INNOVATION : LES OBJETS CONNECTÉS AU SERVICE DE LA SANTÉ

Autrefois réservés aux aficionados des nouvelles technologies, les objets connectés se sont depuis démocratisés : enceintes, montres et réfrigérateurs intelligents ont investi les foyers. Cette mutation des comportements a également eu un impact sur le secteur de la santé, où l’on observe une montée en puissance de l’internet des objets (IoT ou Internet of Things en anglais) qui pourraient bien révolutionner le parcours de soin.

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QU’EST-CE QU’UN OBJET CONNECTÉ DE SANTÉ ?

Avec pour mission principale d’aider les patients à monitorer leur santé, les objets connectés sont avant tout des collecteurs de données qui renvoient les éléments vers un logiciel ou une application où ils sont ensuite analysés et traités sous forme d’alertes ou d’actualisation de suivi de santé.

C’est le cas par exemple des montres connectées qui permettent de mesurer la plupart des paramètres basiques tels que le rythme cardiaque, le niveau d’activité et les distances parcourues, la qualité du sommeil ou même l’exposition au soleil… Motivés par la crise sanitaire à prendre soin de leur santé, les consommateurs ont plébiscité l’utilisation de ces objets connectés simples à prendre en main : le marché des montres d’entrée de gamme s’est vu augmenter de 547% en seulement un an d’après Counterpoint Researsch.

 

LES NOUVEAUX OBJETS DE LA SANTÉ

Loin de se limiter seulement à la montre, l’innovation technologique a permis la création d’objets de précision, dont les répercussions sur le domaine de la santé globale pourraient faire l’effet d’une petite révolution médicale

 

LE PILULIER CONNECTÉ 100% FRANÇAIS

Conscient qu’il est parfois difficile de suivre un traitement composé de multiples prescriptions, la société française d’e-santé Medissimo a développé un pilulier connecté qui permet de sécuriser la prise des médicaments prescris. Grâce à un système de cases lumineuses, le patient peut identifier facilement le médicament à prendre. Des capteurs d’optiques calculent les variations de poids et identifient si un comprimé a été oublié ou pris en trop. En cas d’oubli, le pilulier, connecté au téléphone via une application dédiée, envoie une notification de rappel. De plus, il peut également envoyer un message de confirmation aux proches lorsque le traitement est pris ou oublié : de quoi modifier l’accompagnement médical de patients seniors ou isolés.

 

LE MIROIR CONNECTÉ, OUTIL DE LA SANTÉ LONGITUDINALE

Baracoda, une start-up française spécialiste des objets de santé connectés, a lancé début 2021 la troisième génération de son miroir connecté : Themis. Il sera équipé d’une caméra et de plusieurs capteurs, capables de détecter le spectre de lumière de l’infrarouge à l’ultraviolet : cela lui permettra donc de pouvoir évaluer la température corporelle, le teint et la qualité de la peau.

L’analyse des images pourra ainsi permettre de repérer de nombreux symptômes comme la sudation ou les problèmes hépatiques à travers les yeux. En cas de problème identifié, le miroir sera capable de proposer directement une téléconsultation avec un médecin, que le miroir ne remplace évidemment pas ! En observant chaque jour le visage sous le même angle et en analysant ainsi l’évolution du visage sur le long terme (timelapse), cette technologie modifie le paradigme de la santé : il ne s’agit plus d’analyser les symptômes à un instant T lors d’une consultation mais des séries temporelles, basées sur des tendances au long terme.

 

LES OBJETS CONNECTÉS : UN ENJEU MAJEUR POUR LES MALADIES CHRONIQUES

Avec plus de 40% des Français âgés de plus de 16 ans déclarant souffrir d’une maladie ou d’un problème de santé chronique (INSEE 2019), l’amélioration des traitements et de la qualité de vie des patients souffrant d’ALD (affections longue durée) est un enjeu majeur de la santé du futur. Plusieurs objets connectés proposent d’ores et déjà des solutions qui facilitent leur quotidien.

  • Le tensiomètre connecté pour surveiller l’hypertension artérielle, qui affecte 1 adulte sur trois en France. Facile d’utilisation à domicile, le tensiomètre analyse les résultats et propose un diagnostic lisible grâce à un code couleur, basé sur les recommandations de la Société Européenne d’Hypertension. Il permet en général de transmettre facilement au médecin l’historique de tension artérielle pour un suivi sur le long terme.
  • L’électrocardiogramme connecté pour les patients sous surveillance cardiaque. Suivant le principe du tensiomètre, l’ECG mesure et analyse le rythme cardiaque et respiratoire. Cela permet de déceler les arythmies et même, lorsqu’il est couplé avec une montre connectée, d’alerter lors des premiers signes d’infarctus.
  • Le glucomètre connecté pour les patients diabétiques. Avec plus de 3 millions de Français touchés, le diabète est l’une des maladies chroniques les plus impactées par les objets connectés. Si le glucomètre automatique permet de monitorer sa glycémie à domicile et de transmettre directement les données au diabétologue, il existe également ce que l’on appelle communément le « pancréas artificiel ». Il est la somme de plusieurs technologies de pointe : un dispositif de mesure de la glycémie relié à une pompe à insuline externe. Les deux sont contrôlés par un logiciel intelligent (intégré à la pompe ou depuis un smartphone) qui détecte les variations glycémiques et envoie le signal d’une injection d’insuline automatique. Cette technologie signe une véritable avancée dans le traitement du diabète.

L’essor des objets connectés dans la santé sera sans nul doute synonyme de profondes mutations dans le secteur. Pour autant, il suscite également son lot de nouvelles problématiques, telles que la gestion des données privées de santé qui sont collectées par ces objets du quotidien. Des interrogations auxquelles les professionnels de la santé se verront de plus en plus confrontés dans les prochaines années

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